Conférence “Sorcières en Alsace : histoire, croyances et légendes” de Gérard LESER

Conférence “Sorcières en Alsace : histoire, croyances et légendes” de Gérard LESER

Le dimanche 6 mars 2022 De 14h à 18h

A 16h : Gérard LESER, historien-folkloriste, Vice-président de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Alsace, propose une conférence autour de l’histoire des sorcières et de leurs légendes.

L’une des grandes peurs du monde paysan traditionnel était celle des sorcières, die Haxa ou les jnaches en patois welche, responsables de tous les malheurs.

Chaque village avait la sienne, et presque chaque commune d’Alsace connaît son « Haxaplatzla » ou son « Haxaboda », où elles se réunissaient autrefois. Au service du diable, elles détiennent le pouvoir de faire des maléfices, et se retrouvent régulièrement en assemblées hebdomadaires ou mensuelles nommées « sabbat », die Versàmmlung en Alsace. Elles ont également la capacité de se transformer en animaux, le chat étant leur forme préférentielle, mais il y en a beaucoup d’autres dont le chien, le cheval, le lièvre… Elles fabriquent les orages qui détruisent les récoltes, ainsi que les vignes, et compromettent ainsi la survie de la communauté villageoise. Qui ne connaît l’expression « a Watterhax » encore utilisée aujourd’hui ?

Le légendaire recueilli à partir du XIXème siècle a donné naissance à des récits qui évoquent les sorcières. Ce qui a le plus frappé l’imagination populaire, c’est leur pouvoir de prendre l’aspect d’un animal. Mais les malheurs de la vie quotidienne y sont également présents, ainsi que les mystérieux sabbats qui ont tant marqué les esprits.

Tout au long de l’après-midi vous pourrez visiter la Maison Rurale ainsi que l’exposition “Sorcières : rites, croyances et persécutions en Alsace”.

               Chasse aux sorcières

Entre les années 1440 et 1640, notre région a connu un des épisodes les plus sinistres de son histoire. Au cours de ces deux siècles, des milliers de personnes, majoritairement des femmes, sont passées en jugement devant des tribunaux qui ne leur laissaient guère de chance. Près de 1600 bûchers ont flambé près des villes et des villages d’Alsace. Avec le recul, on est sidéré devant la cruauté des méthodes employées, en contradiction avec l’Humanisme qu’on attribue généralement à cette période. C’est oublier que ces procédés sont hérités du Moyen-Âge, au même titre que le concept de sorcière. L’exposition prêtée à la Maison Rurale par les Ateliers de la Seigneurie d’Andlau témoigne en vingt panneaux de ce drame, en explorant ses racines et en le replaçant dans un cadre géographique plus vaste.

               Croyances magiques et rites de protection

L’exposition aborde aussi un aspect moins connu. Au moment où s’allument les premiers bûchers, les croyances et les pratiques de la magie populaire forment la toile de fond des mentalités. Souvent issues du paganisme germanique, elles ont facilité la tâche des inquisiteurs, puis des juges laïques. Elles ont survécu à la Grande Chasse et n’ont commencé à s’évanouir que récemment, avec les progrès de la médecine. Grâce à la *collection privée de M. Raymond Heidinger, auteur d’une publication  sur les Wettersegen et autres objets mystérieux Entre croyance et magie, le public pourra se replonger dans le monde étonnant des croyances magiques et des rites de protection millénaires qui ont imprégné nos ancêtres et qui font indéniablement partie de notre patrimoine culturel.

*La collection de Raymond Heidinger foisonne d’objets de la croyance populaire, à usage religieux, ésotérique ou magique : Schabmadonna, petites vierges en terre cuite à gratter, croix de Caravaca, billets de protection à avaler ou à embrasser, billets qu’on pourrait appeler religieux : Rois Mages, Ste Agathe, St Zacharie,  billets « de la vraie longueur de Jésus » ; billets kabbalistiques, mélangeant textes latins et textes hébreux ; billets soi-disant magiques… Les gens d’alors n’attribuaient les orages ni à des causes naturelles, ni à la colère de Dieu, mais des esprits malfaisants et à des démons qui peuplaient l’univers et contre lesquels il fallait se protéger.

Pour compléter le tout, les artistes Le Miroir Fou, Jack le Hareng sanguinaire et Lucie SCHRIMPF exposent leurs œuvres aux styles variés, de la gravure médiévale à la peinture à l’huile en passant par le dessin. De quoi ravir les yeux des petits comme des grands.

Pass vaccinal et port du masque obligatoires.

Tarifs (entrée + exposition + animations + tablettes) :
Plein tarif : 6€
Tarif réduit : 4€
Abonnement annuel ou Pass famille : 14€

Groupes (+12 pers) :
se renseigner

Horaires d’ouverture : 14h à 18h.

Infos et réservations : 03 88 80 53 00 ou contact@maison-rurale.fr